Entre filles

 


Aujourd'hui on avait envie de profiter du beau temps et de la chaleur naissante du printemps en partant faire une balade dans la nature, à vélo. L'idée étant d'allier activité physique et détente. En IEF nous avons cette liberté d'aménager notre temps comme le désirons. 

Autour de 15h j'ai commencé à rameuter toute la petite troupe. Une des raisons pour lesquelles j'angoisse toujours à l'idée faire une sortie seule avec eux, sans le mari, c'est parce que je sais que les préparatifs vont durer une demi-heure, que ça va aller dans tous les sens, que je vais devoir courir SEULE après les affaires de chacun, rappeler x4 d'aller aux toilettes avant, x4 de prévoir une gourde et de la remplir aussi (quand je vous dis que je dois tout leur dire, c'est TOUT leur dire), x4 vérifier leur tenue, rarement adaptée à la sortie que nous voulons faire (la tenue crade et trouée quand on part au magasin, et la tenue du dimanche quand on sort faire du sport, non vraiment, un check up vestimentaire est indispensable...), X4 mettre les vélos, rollers, ballon ou autre accessoire de sport dans le coffre (et là du coup vous vous dîtes: "mais elle a quoi comme voiture pour mettre 4 gosses et les vélos et tout le reste dans un coffre???" Eh bien, une bétaillère tout simplement, une sorte de Traffic mais version longue).

Cette demi-heure de préparatifs, faite de cris, de rappels, d'énervements, d'impatience car tout prend deux plombes à leurs âges, de "déménagement" du matériel, c'est une épreuve pour moi. Je ne suis pas née avec le gêne de la patience... Cette fois j'ai pris une décision, pour mon bien être mental, j'ai décidé que ceux qui n'étaient pas prêts à l'heure dite, ne venaient tout simplement pas avec nous. Résultat des courses, entre l'un qui n'avait pas fini son travail scolaire malgré l'heure avancée de l'après-midi, ayant préféré s'amuser avant, a du rester sur le carreau. Dépité et en pleurs. Une terrible injustice, je vous l'accorde, mais il fallait marquer le coup. Et l'autre qui ne trouvait pas de gilet car son armoire c'était tout simplement Beyruth et qu'il refusait de ranger, eh bien lui aussi est resté sur le carreau. En pleurs. 

Alors oui, mon cœur de mère souffrait, mais si j'ai fait un burn out maternel c'est justement parce que prenais tout trop à cœur concernant mes enfants, et que je m'en suis rendue malade. Malade à devoir me médicamenter. Donc voilà, je me suis blindée, j'ai du me détacher de ce que je ressentais, et je suis partie...avec les filles seulement. Concours de circonstances, car la petite meute réduite aurait pu être mixte, mais c'est ainsi. 

J'avoue que le sort avait bien fait les choses. J'ai découvert que les sorties entre filles étaient très apaisantes. Pas de disputes, pas de chouineries, de pleurs "pour rien", des filles zen, recherchant comme moi la tranquillité et la paix. Choses que les hommes de notre famille ne savent absolument pas nous offrir ! C'est le cœur léger que nous sommes donc parties dans un coin de nature, pas très loin mais assez quand même pour que nous soyons obligées de prendre la voiture, et nous avons apprécié le calme pendant le trajet et tout le long de la sortie. 

C'était carrément thérapeutique en fait. 

Dernièrement je discutais avec mon curé qui a fait office de psy quand je lui ai confié les difficultés que j'avais à être épanouie dans ma vie de famille, le difficile équilibre entre la vie de famille, la vie de couple et mon propre bien être, ma santé mentale, le "temps pour moi" dont j'ai tellement besoin ! Avec cette peur de verser dans l'égoïsme qui peut être destructeur aussi. Il a clairement insisté sur le fait que je devais, peut-être pas tous les jours mais régulièrement tout de même, sortir de ma maison, prendre un café à la terrasse d'un café (oui bon alors je l'ai fait une fois dans ma vie et j'ai vécu une solitude affreuse, je n'ai pas du tout aimé, et ici en semi campagne, c'est pas Paris, les bars sont portugais et réservés aux hommes donc bon...On oublie cette idée), aller voir une copine (oui mais mon père, elles sont toutes sous l'eau comme moi, je ne vois pas vraiment qui je pourrais aller voir !! à moins d'accepter l'idée de les aider à trier leur tonne de linge ou autre corvée domestique...), partir me promener (alors là c'est déjà plus réalisable. Je serai seule mais si je trouve un coin sympa qui devient MON coin de paradis zen tranquille, où je peux me détendre, couper mon téléphone, lire ou prier, why not...Essayons !!!)


Là je crois que j'ai trouvé le spot idéal, paradisiaque, pas loin de la maison. De la nature plein les yeux, des champs à perte de vue dans une zone vallonée surplombée par de la forêt et de belles maisons bourgeoises, un château au loin, des enclos avec des chevaux. Beaucoup de chevaux. Le coin est huppé, je le sais, et je comprends pourquoi les riches viennent se retirer dans ce genre de coin. Pas de voisins directs, de très grands espaces rien qu'à eux. Une écurie tout près pour faire de chouettes balades à cheval. Le bonheur ! Ils ont bien raison. Si j'en avais les moyens je ferais le même choix qu'eux !

Sortir entre filles sera dorénavant volontaire et non plus fortuit. C'est trop bon, ça fait trop de bien ! On a ri, on s'est posées, on a goûté près de la rivière, j'ai pu avancer dans mon livre. Ah oui, le livre, il faut que je vous en parle... Ce sera l'objet de mon prochain billet d'humeur !

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